Chers destinataires,

Une réflexion de fond sur la traduction littéraire, par deux éminents collègues de l'INALCO : Shakespeare a mal aux dents, par Patrick Maurus et Marie Vrinat-Nikolov.

Quelques éléments de langage à ce sujet : "Afin de comprendre ce qu'implique l'acte de traduire, il convient de déconstruire le processus dans tous ses états, car il s'avère essentiellement pluriel.
Où traduit-on ? Les champs de l'édition, de la critique et de l'université se disputent une autorité qu'ils refusent aux traducteurs, priés de faire preuve de modestie et de rester transparents.
Qui traduit quand on traduit ? Les acteurs de la traduction sont étrangement nombreux, qui interviennent non seulement sur le paratexte, mais dans le texte lui-même. Des conceptions obsolètes de la langue et de l'Ainsi
 Nommée Littérature imposent des choix qui concourent trop souvent à l'annexion de l'original.
Que traduit-on quand on traduit ? Il est temps de dégager le traduire des déterminations linguistiques pour considérer l'objet à traduire dans tous ses états: texte, livre, marchandise.
Une fois définie le « traduire » comme une opération fondamentalement littéraire, il convient de définir des méthodologies pour procéder à un transfert de socialité dans une opération unique.
A chaque trace, indice et valeur doit correspondre dans le texte traduit une trace, un indice, une valeur. Y compris ce que révèlent les rythmes, la matérialité, l'histoire des Ainsi nommées littératures, trop souvent gommés."

Bien sûr, est tout aussi passionnant de se poser aussi la question, immense, des formes non littéraires de traduction, mais d'autres ouvrages et manifestations s'en chargent.

Pour en savoir plus : https://us18.campaign-archive.com/?u=cf98a7ec15babdc3a1c9e1e45&id=d037a4...

Bon après-midi à toutes et tous,

Nicolas Froeliger