Comment peut-on envisager de traduire sans transposer ?

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Comment peut-on envisager de traduire sans transposer ?

Geneviève Tréguer-Felten

7 octobre 2019, 17h30-19h30

Salle 226C, Halle aux Farines

 

L’univers auquel j’emprunterai pour illustrer mon propos est le monde professionnel (courriels, échanges téléphoniques interpersonnels ou discours institutionnels) – un monde dans lequel tant de traductions sont faites aujourd’hui par des personnels n’ayant eu aucune formation pour ce faire et ne prenant que rarement la mesure de la tâche qui leur incombe. J’aurai recours à des exemples dont certains sont empruntés au livre Langue commune, cultures distinctes. Les illusions du Globish que je viens de publier. La thèse que j’y défends vise d’une part à attirer l’attention sur les pièges de la langue véhiculaire – langue que les locuteurs ne maîtrisent pas toujours mais surtout que chacun « entend » dans sa propre langue (Tietze, 2008) et son univers de sens (d’Iribarne, 2008). Cette caractéristique en fait un atout auquel peu d’utilisateurs pensent : utiliser la forme même des discours pour percevoir ce qui nous sépare les uns des autres, autrement dit pour approcher des caractéristiques de leur culture mais aussi de la sienne telle qu’elle s’inscrit dans notre langue maternelle et dans nos modes discursifs.

 

Iribarne, P. (2008) Penser la diversité du monde, Paris, Seuil.

Tietze, S. (2008) International Management and Language, Abingdon, Oxfordshire, Routledge.

Tréguer-Felten, G. (2018) Langue commune, cultures distinctes. Les illusions du Globish, Québec, Presses Universitaires de Laval.

 

 

Geneviève Tréguer-Felten a eu une carrière à la fois internationale et transdisciplinaire. Dotée d’un Capes d’anglais, elle a exercé dans le secondaire pendant quelques années avant d’enseigner le français langue étrangère aux États-Unis, puis au Japon. Au terme de ces quelque 16 années d’enseignement de langue, elle a pris un nouveau virage en se lançant dans la communication d’entreprise, en France, d’abord, puis aux États-Unis et en Chine.

Forte de ces expériences linguistiques et culturelles, quand le moment est venu de retrouver une activité en France, elle a décidé d’aborder les bases théoriques susceptibles de mettre en évidence ce qu’elle avait vécu : les liens profonds entre la langue et la culture de ses locuteurs. Elle a donc fait une thèse en analyse du discours à Paris 3. Celle-ci a porté sur des discours tenus en anglais lingua franca par des entreprises françaises et chinoises, réunissant ainsi tous les domaines lui tenant à cœur : le monde professionnel où se côtoient de nos jours des individus d’horizons et de langues si divers, la langue anglaise et la culture de pays aussi éloignés sur tous les plans que la Chine et la France. Son ouvrage Langue commune, cultures distinctes. Les illusions du Globish, est publié en 2018 aux Presses Universitaires de Laval.

 

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