Séminaire du CET

Séminaire du CET : Visioconférence de Malgorzata Tryuk (04/12/2023)

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Migration et médiatioMiM Migration et médiation linguistique : la Pologne face aux défis liés à la migration de masse de Ukrainiens depuis février 2022   

 

Malgorzata Tryuk

 

4 décembre 2023, 18h-20h

 

 

sur Zoom

 

 

Malgorzata Tryuk est Professeure titulaire en traductologie à l’Institut de Linguistique appliqué (ILA), Université de Varsovie, directrice du Département de l’interprétation et de la traduction audiovisuelle à l’ILA. Ancienne directrice du programme European Master in Conference Interpreting EMCI dans cet institute. Auteure de monographies, d’articles et de chapitres  en polonais, en français et en anglais sur la terminologie, la traduction, l’interprétation de conférence et l’interprétation dans les services publics,  l’histoire et l’éthique en traduction et en l’interprétation. En 2015 elle a publié le livre On Ethics and Interpreters (Peter Lang). Elle conduit des recherches sur l’interprétation et la traduction en temps de guerre et durant les crises humanitaires et migratoires et publie des chapitres dans les volumes édités par  Routledge, Bloomsbury, Frank & Timme et Peter Lang ainsi que des articles dans les revues traductologiques polonaises et internationales (p. ex.Interpreting). Membre de EST European Society for Translation Studies, de l’Association académique des romanistes polonais PLEJADA et de STP Association des Traducteurs et Interprètes polonais.

 

Séminaire du CET : Conférence de Davina Sammarcelli (09/10/2023)

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Faire très mauvaise impression   

 

Davina Sammarcelli

9 octobre 2023, 18h-20h

 

Bâtiment Olympe de Gouges, Salle 255 (2e étage)

8 place Paul Ricoeur, 75013 Paris

et sur Zoom

 

Imprimeuse de métier, Davina Sammarcelli, fondatrice de L'Indéprimeuse, interroge dans sa pratique de création l'articulation entre l'écrit et ses formes numériques. Ses travaux, elle les appelle des impressions, dans les deux sens du terme : des objets de papier imprimés, qui mobilisent des formules marquantes et des mises en texte éditoriales qui jouent avec les formes de la typographie et de la mise en page. Elle est aussi éditrice et graphiste.

En 2017 elle fait traduire par Google Traduction le texte de Hamlet de Shakespeare. Le résultat, intitulé Jambonlaissé en français, est un texte paradoxal, souvent absurde, où l'intrigue se devine à peine tant les approximations, erreurs et malentendus viennent l'altérer. Cette œuvre, dont elle n'est l'autrice que dans la marge d'un geste conceptuel minimal, repose ainsi sur la mise en évidence des incongruités de l'utilitarisme des services numériques de traduction et, derrière lui, des logiques ordinaires qui animent le contemporain.

Séminaire du CET : Conférence de Susanna Fiorini (05/06/2023)

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Traductions et science ouverte : quel rôle pour la traduction dans la diffusion multilingue de la recherche scientifique ?  

 

Susanna Fiorini

5 juin 2023, 18h-20h

 

Bâtiment Olympe de Gouges, amphi 2 (1er étage)

8 place Paul Ricoeur, 75013 Paris

et sur Zoom

 

En 2019, l’Initiative d’Helsinki sur le multilinguisme dans la communication savante a formalisé pour la première fois le besoin de promouvoir la diversité linguistique dans la recherche scientifique, un domaine historiquement marqué par une dominance de la langue anglaise. Cette hégémonie, en effet, n’est pas sans conséquences sur la visibilité et la valorisation des travaux de recherche réalisés au niveau local ou dans des langues autres que l’anglais, ainsi que sur les interactions entre science et société.

Quel rôle peut avoir la traduction dans la promotion du multilinguisme dans la communication savante, notamment à la lumière des progrès accomplis en matière de technologies de la traduction ? Telle est la question à laquelle le projet Traductions et science ouverte vise à répondre, par le biais de quatre études exploratoires actuellement en cours. La présentation portera sur les premiers résultats de ces études et sur les perspectives qui en découlent.

 
Susanna Fiorini est traductrice et consultante en communication multilingue avec une spécialisation en technologies de la traduction. Elle a occupé plusieurs postes de traductrice, cheffe de projets et consultante, notamment auprès d'organisations internationales et institutions de recherche. Elle est diplômée de l'ESIT, où elle a enseigné les technologies de la traduction entre 2019 et 2022. Spécialiste de la communication scientifique, elle pilote depuis 2020 le projet « Traductions et science ouverte », financé par le Fonds national pour la science ouverte en France et actuellement coordonné par l'infrastructure de recherche européenne OPERAS.

 

 

Séminaire du CET : Conférence de Ineke Wallaert et Florence Zhang (22/05/2023)

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Traduire Fanon, questions renouvelées 

Ineke Wallaert, Florence Zhang

22 mai 2023, 18h-20h

 

Bâtiment Olympe de Gouges, amphi 2 (1er étage)

8 place Paul Ricoeur, 75013 Paris

et sur Zoom

 

 

Première partie : Traduire Fanon : le rendre (au) présent ?, Florence Zhang 

 

Frantz Fanon publie en 1952 son ouvrage Peau noire masques blancs, dans lequel il écrit : « En aucune façon, je ne dois me proposer de préparer le monde qui suivra. J’appartiens irréductiblement à mon époque. Et c’est pour elle que je dois vivre ». Traduire ce livre soixante-dix ans après pose inévitablement un problème fondamental : où placer l’historicité de la traduction (selon Meschonnic) ? 

Nous n’avons pas de réponse généralisante, mais pourrons présenter quelques éléments de réflexion, surgis après un exercice concret de traduction vers le chinois. Cette réflexion s’appuie également sur les deux traductions existantes en anglais qui nous fournissent une base de comparaison pour voir si la distance linguistique, temporelle et culturelle conditionne la perception de l’écriture fanonnienne, notamment pour certains stéréotypes langagiers mis en avant dans l’ouvrage. Mais si le choix de traduction peut être influencé, il ne semble pas évident de définir chaque traduction en fonction de ce critère de distance. A travers l’étude d’une série d’exemples, nous souhaitons ouvrir la discussion sur cette question de l’historicité. 

*Florence Zhang a récemment traduit en chinois Peau noire masques blancs (Beijing, éditions Sanlian, 2022). Sa traduction du premier chapitre des Damnés de la terre, « Sur la violence », sera publiée dans un recueil de « grands textes du XXe siècle ». 

 

Deuxième partie : Réceptions et traductions anglophones de Fanon à travers le prisme de la « désubstantiation1 » textuelle, I. Wallaert 

 

Poser la question de l’historicité à partir de l’idée meschonnicienne qu’« une société a les traductions qui lui correspondent, et qu’elle mérite » (Meschonnic p. 176) nous mène directement au rapport de la traductologie à la notion de texte. Ayant déjà théorisé ailleurs (Wallaert 2022) le rôle des paratextes comme parties prenantes dans le conflit des interprétations, il s’agirait ici d’affirmer une notion de texte qui permet de les intégrer comme partie intégrante de nos objets d’étude. Certes, l’avènement de la génétique textuelle et sa soeur traductologique reprennent dans leur pratique la métaphore alimentaire du « feuilleté » de Roland Barthes, mais n’ont pas pour autant amené une théorisation de la notion de texte adaptée à leur pratique. Comment sinon expliquer la continuation, chez une partie de ces mêmes traductologues, d’une fixation sur l’opposition entre traduction sourciste et cibliste, une dichotomie qui ne peut se poser sans la prémisse que les textes soient des invariantes universellement accessibles et qu’une traduction soit définissable à partir des distances qu’elle prend de cette invariante ? 

La notion de texte mérite d’être examinée dans le cas de l’oeuvre de Fanon puisque sa réception a été affectée par la présence de textes allographes, notamment par la main de Jean-Paul Sartre et Homi Bhabha. Malgré leur impact sur la réception d’une part en français et d’autre part en anglais des textes de Fanon, ces événements textuels ont été plus ou moins refoulés, et nous tenterons de mettre la lumière sur le rôle de « passeport » qu’a constitué la préface de Sartre de façon générale, et sur sa contribution à une interprétation « Black Panther » de Fanon dans le monde anglo-saxon. D’autre part nous examinerons le texte historicisant de Homi Bhabha qui accompagne la récente traduction anglaise des Damnés de la terre (2004). 

Il s’agira donc de mettre le doigt sur une notion de texte qui le voit comme un message univoque et figé, refusant de contempler une « désubstantiation » (Citton, 125) de la donnée textuelle qui conçoit le texte comme une trace des « textes possibles » (Citton, 120), afin d’aller vers un rapprochement avec certains traductologies qui ont eu un retentissement plus ou moins fort en France, notamment la poétique de Henri Meschonnic, mais aussi le contra-instrumentalisme de Lawrence Venuti et les thèses des éco-traductologues tels que Michael Cronin ou Jemma Deer. Nous verrons alors comment ces notions de texte répondent par elles-mêmes à la question de l’historicité, comment elles permettent de prendre en compte les paratextes auto- et allographes accompagnant les traductions et comment, de surcroît, elles peuvent convenir aux exigences herméneutiques de l’ère anthropocène. 

 

 

 

 

Séminaire du CET : Conférence de Xavier Blanco Escoda (27/03/2023)

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Commentaires sur la traduction au catalan de La Conquête de Constantinople de Geoffroy de Villehardouin

Xavier Blanco Escoda

27 mars 2023, 18h-20h

 

Bâtiment Olympe de Gouges, amphi 2 (1er étage)

8 place Paul Ricoeur, 75013 Paris

et sur Zoom

 

Nous présenterons notre traduction au catalan de La conquête de Constantinople de Geoffroy de Villehardouin (Crònica de la quarta croada, La conquesta de Constantinoble de Jofré de Villehardouin, éd. Viella, Roma, 2022). Nous passerons en revue différents aspects linguistiques, stylistiques et traductologiques liés au processus de traduction de cette chronique, écrite en ancien français, qui est considérée comme l’un des textes fondateurs de la prose française.

Après une brève introduction à l’auteur et à son œuvre, nous analyserons, entre d’autres aspects : les réduplications synonymiques, la concordance des temps verbaux, l’emploi du style direct, les collocations intensives et mélioratives et certains cas de possibles faux amis. Nous illustrerons nos propos par de nombreux exemples.

*****

Xavier Blanco Escoda est professeur de philologie française à l’Université Autonome de Barcelone (UAB). Il est l’auteur de nombreux articles scientifiques et de différentes monographies en lexicographie, lexicologie et phraseólogie.

Il a coordonné différents numéros thématiques de revues comme LangagesLingvisticæ Investigationes, Langues et Parole ou Cahiers de Linguistique. Il a été professeur invité aux Universités de Paris Nord, Franche-Comté, ULM München, Varsovie, Lodz et à l'Université d’État de Saint-Pétersbourg. Il dirige le groupe de recherche Fonética, Lexicología y Semántica et coordonne le programme de doctorat en Langues et Cultures Romanes (UAB).

 

 

 

Séminaire du CET : Conférence de Rachele Raus (13/03/2023)

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La traduction des politiques des modes de vie dans les discours des organisations internationales :

- quelques réflexions sur les langues et l’idéologie

 

Conférence de Rachele Raus & Maria Cristina Caimotto

13 mars 2023, 18h-20h

 

Bâtiment Olympe de Gouges, amphi 2 (1er étage)

8 place Paul Ricoeur, 75013 Paris

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Les « politiques des modes de vie » (« Lifestile Politics », Bennett 2003) décrivent la tendance croissante dans les pays occidentaux à exprimer ses opinions politiques à travers des choix de vie quotidiens. D’une part, il s’agit d’un choix fait par des individus « qui souhaitent un changement social ou politique [et] sont contraints de façonner leurs comportements et leurs choix personnels en fonction des idéaux qu’ils envisagent » (Portwood-Stacer 2013 : 2) en réaction aux sentiments de désillusion à l’égard des partis politiques traditionnels. D’autre part, les institutions ont exploité cette tendance de diverses manières par le biais du « nudging » (sorte de paternalisme libéral ; Thaler & Sunstein, 2008) et de l’influence comportementale (Bennett et al. 2021). Que cela accroisse ou réduise l’engagement des individus dans les activités traditionnelles de l’État, cela n’est pas sans conséquence.

Dans ce séminaire, les auteures du livre Lifestyle politics in translation (2023) M. C. Caimotto et R. Raus présenteront des exemples tirés des discours des Organisations internationales, (notamment des Nations Unies, de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe) concernant des thématiques variées (le genre et l’intersexualité, l’intelligence artificielle, le terrorisme, le changement climatique, la mobilité durable et l’alimentation) pour réfléchir sur la manière dont la « traduction » des documents en anglais ou en français finit par contribuer ou vice-versa par endiguer la diffusion de l’idéologie néolibérale et du capitalisme de surveillance (Zuboff 2021) qui caractérise ce type de politiques. 

Maria Cristina Caimotto est maître de conférence en linguistique anglaise (Langue et traduction) à l’Université de Turin et s’intéresse à la traduction, à l’écolinguistique et à l’analyse critique du discours, notamment du discours de l’information et de la mobilité durable. Elle a publié des articles et des contributions portant sur le discours de la presse et sur le discours politique. Elle participe à la Chaire UNESCO Développement durable et gestion du territoire de l’Université de Turin et au projet Bike and Society du Conseil national de la recherche scientifique en Italie (CNR-IRPPS). Elle a publié le dictionnaire linguistique et scientifique du changement climatique Lessico e nuvole : le parole del cambiamento climatico (Université de Turin 2020, 2e édition, https://doi.org/10.5281/zenodo.4276945), le livre Discourses of cycling, Road Users and Sustainability. An Ecolinguistic Investigation (Palgrave 2020) et avec Rachele Raus le livre Lifestyle Politics in Translation: The Shaping and Re-shaping of ideological discourse (Routledge 2022). Elle est co-commissaire de l’exposition itinérante Linguaggio, comunicazione e percezione della crisi climatica.

Rachele Raus est professeure en Linguistique française (Langue et traduction) à l’Université de Bologne (Italie) où elle assure des cours d’analyse du discours international et de traduction depuis 2021. Elle a dirigé le Centre interdisciplinaire de recherche sur les femmes (CIRSDe) de Turin de 2009 à 2012 et le Centre d’études européenne TO-EU de l’Université de Turin de 2014 à 2021. Elle dirige actuellement le Centre linguistique universitaire (Centre de linguistique appliquée) de la Romagne. Elle a publié le livre La terminologie multilingue. La traduction des termes de l’égalité H/F dans le discours international (De Boeck 2013) et (avec M. C. Caimotto) le livre Lifestyle Politics in Translation: The Shaping and Re-shaping of ideological discourse (Routledge 2022). Elle a co-dirigé avec Nicolas Froeliger le n°2/2019 de la revue Le Langage et l’Homme sur La terminologie et l’enseignement du français de spécialité et avec C. Gaboriaux, C. Robert et S. Vicari le n°128/2022 de la revue Mots. Les langage du politique sur Le multilinguisme dans les organisations internationales. Elle participe aux activités de recherche du Centre d’excellence Jean Monnet Artificial Intelligence for European Integration (https://www.jmcoe.unito.it/home). 

 

Séminaire du CET : Conférence de Isabel Rivas (13/02/2023)

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Localisation des jeux vidéo et inclusivité, All-inGMT

 

Conférence d'Isabel Rivas

13 févirer 2023, 18h-20h

 

Bâtiment Olympe de Gouges, amphi 2 (1er étage)

8 place Paul Ricoeur, 75013 Paris

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Le projet All-inGMT tend à créer une série des outils de traduction automatique (TA) neuronale entraînés pour produire des traductions privilégiant les tournures neutres ou issues des stratégies du langage non-binaire dans le domaine de la traduction de jeux vidéo. Au travers d’une approche croisée entre linguistique de corpus et intelligence artificielle, il cherche à répondre aux besoins sociétaux contemporains se situant à l’intersection entre identité personnelle et pratiques du marché de la traduction. Notre intervention présentera les avancés de ce projet qui a débuté en février 2022 et qui a été lancé avec le soutien de la Fédération des MSH de Bourgogne et de Franche-Comté et des Pôles thématiques SHS, LLC et DGEP.

 

María Isabel Rivas Ginel est chercheuse dans le domaine de la localisation vidéoludique, la traduction multimédia et l’accessibilité dans l’audiovisuel. Actuellement doctorante en dernière année de thèse aux Universités de Bourgogne et Valladolid, elle travaille en parallèle comme chargée de cours d’anglais et d’espagnol ainsi que tant que traductrice indépendante.